Interstices du récit et réécritures de l’histoire des pensionnats autochtones du Canada : l’exemple de Tomson Highway et de Richard Wagamese

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le  18 avril 2019Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Conférence de Franck Miroux (Université de Pau et des Pays de l'Adour) sur les enjeux de la réécriture narrative du traumatisme des pensionnats, à partir de l'étude comparée de deux romans d'écrivains autochtones.
Des doctorant·es de Litt&Arts et du Lidilem s'associent pour proposer une séance spéciale, en complicité avec le séminaire doctoral « Arts, savoirs, indisciplines » et en lien avec Le Mois du Canada, autour des littératures autochtones du Canada. Franck Miroux (Université de Pau et des Pays de l'Adour) parlera des enjeux de la réécriture narrative du traumatisme des pensionnats, à partir de l'étude comparée de deux romans d'écrivains autochtones.

La Commission de Vérité et Réconciliation du Canada (2008-2015) a publié ses conclusions dans un rapport en six volumes qui couvre de manière quasi exhaustive l’histoire des pensionnats autochtones au Canada, ainsi que les enjeux et les répercussions sur les générations futures de ce système. Toutefois, ce rapport ne mentionne pratiquement pas le rôle des pratiques artistiques en tant que moyen de résistance et de reconstruction pour les nombreux artistes autochtones ayant fait l’expérience des pensionnats ou en subissant les conséquences intergénérationnelles.

Cette communication se propose donc de s’intéresser à la manière dont Tomson Highway – romancier, dramaturge et musicien cri – et Richard Wagamese – journaliste et romancier anishinaabe – tentent d’apporter des solutions au traumatisme consécutif à l’expérience des pensionnats dans leurs romans respectifs Kiss of the Fur Queen (1998) et Indian Horse (2013). En étudiant des exemples tirés de ces deux romans à forte dimension autobiographique, il deviendra possible de déterminer les stratégies narratives et langagières mises en œuvre pour combler les creux du récit, qui ne sont ni plus ni moins que la métaphore du vide laissé par les pensionnats. Dans un second temps, il conviendra de s’interroger sur la façon dont Highway et Wagamese réinvestissent ces interstices pour y insérer leur réécriture (un contre récit parfois ?) de l’histoire de la scolarisation forcée des enfants autochtones. Les outils d’interprétation et d’expression originaux qui émanent de ces récits savamment métissés ne constituent-ils pas en fait une contribution significative à la (ré)conciliation dont le Canada fait tellement cas depuis une dizaine d’années ?
Publié le  12 avril 2019
Mis à jour le  12 avril 2019