Traduire d'une langue proche, traduire d'une langue distante

Journée d'étude Recherche
le  25 juin 2019Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Lorsque le traducteur entre en relation avec l'autre langue, de nombreuses interrogations surgissent, que cette journée d'étude co-organisée par ÉCRIRE se propose d'aborder.
« La proximité des langues rend encore plus aléatoire la théorisation de l'acte » : partant de ce constat du traducteur et poète Bernard Simeone, la réflexion s'organisera autour de deux axes :
 
  • La similarité, ou au contraire la dissemblance, à plusieurs degrés et niveaux, entre la langue traduisante et la langue du texte à traduire a-t-elle des implications sur la manière de traduire ? Peut-on en déceler des traces dans le texte (rétro)traduit qui en résulte ?
  • Dans quelle mesure la posture du traducteur, sa relation avec les langues en jeu et ses représentations imaginaires peuvent-elles être mises en relation avec la proximité ou la distance des langues ?

Lorsque le traducteur entre en relation avec l'autre langue, de nombreuses interrogations surgissent : « que puis-je me permettre en traduisant, quelle proximité, quelle translation, quelle radicalité ? que peut supporter la langue qui est la mienne lorsque la langue étrangère et pourtant proche la scrute, la dilate, la met à mal, exige d'elle des raisons ? Ce qui survient alors, le choix qui sera le mien, ce que je m'autorise et ce que je m'interdis, est le reflet très exact, j'oserai dire implacable, du rapport que j'entretiens avec ma langue. »

Il s'agira d'observer la posture et l'attitude des traducteurs lorsqu'ils sont face aux limites des langues, en posant des questions telles que celles de la mimesis / glose, de l' « invisibilité du traducteur », de la tentation du calque ou celle de la néologie ; on observera le degré d'étrangeté que le traducteur s'autorise dans la langue traduisante, sa résistance à l'uniformisation à tout prix ou, à l'inverse, sa tentative de minimiser l'altérité dans la langue traduisante en procédant à une standardisation de celle-ci.

> Cette journée d'étude est la première d'une série, organisée dans le cadre du programme « Poétique et stylistique du texte traduit » (Litt&Arts). Deux autres sont prévues : « Humanités numériques et texte littéraire traduit : éditer et analyser des corpus de versions parallèles », le 24 septembre 2019, et « Traduction et performance », le 24 octobre 2019. Ces journées font suite à une expérimentation menée sur une prose et des poèmes inédits de Gérard Macé, traduits vers huit langues étrangères (latin et grec ancien, italien et allemand, arabe et persan, japonais et coréen) puis retraduits en français. L'intégralité du corpus est en ligne sur les sites de L'Ouvroir et de ELAN.
Publié le  21 juin 2019
Mis à jour le  21 juin 2019