Paralipomènes : tradition textuelle et réception antique

Journée d'étude Culture, Recherche
le  19 mai 2017Saint-Martin-d'Hères - Domaine universitaire
Cette journée d'études, organisée par l'UMR LITT&ARTS, vise à permettre, à moyen terme, une édition française du texte grec pourvue d'abondantes notes, et prend place dans le champ des études sur la Septante et sur l'histoire des Juifs dans le monde gréco-romain.
Les Paralipomènes, version grecque des Livres bibliques des Chroniques, restent souvent dans la pénombre à cause d'un statut doublement secondaire.

D'une part, en tant que traduction, leur style ou orientation propre semble souvent indiscernable. D'autre part, le contenu des deux livres des Chroniques eux-mêmes dérive de celui des quatre livres de Samuel et des Rois, par l'intermédiaire d'une ou de plusieurs réécritures qui, tout en ajoutant et ôtant, ont laissé subsister une grande quantité de passages parallèles. De la sorte, si les figures de David et de Salomon jouissent d'une célébrité qui a toujours dépassé la sphère d'influence directe des textes du judaïsme pour rayonner dans tout le Moyen-Orient, si la construction du Temple, les turpitudes d'Achab ou la réforme d'Ézéchias sont des moments bien connus de l'histoire biblique, il est souvent difficile de prouver que ceux qui s'y réfèrent connaissent les Paralipomènes / les Chroniques : on peut souvent supposer qu'ils se fondent exclusivement sur le récit des Règnes / de Samuel-Rois, plus coloré et probablement plus lu.

Cependant, le plus ancien de leurs lecteurs connus, l'historien juif hellénistique Eupolème, suit les Paralipomènes de préférence aux Règnes, tandis que la façon de procéder de Flavius Josèphe est sujette à appréciation. Il existe peu de commentaires chrétiens sur les Paralipomènes : ceux de Théodoret de Cyr, de Procope de Gaza, de Jérôme.

L'établissement du texte grec n'a pas encore suscité de débats acharnés comme ceux qui ont cours sur le texte des Règnes depuis la découverte de la recension kaigé à propos de la valeur respective du Vaticanus et des leçons lucianiques ou proto-lucianiques. L'édition critique du livre II des Paralipomènes selon les principes de l'entreprise de Göttingen vient d'être publiée (2015) par Robert Hanhart : guidée par l'existence d'une vieille-latine complète pour ce livre, elle maintient la préférence de Rahlfs pour les manuscrits onciaux, au premier rang desquels le Vaticanus, considérés comme de bons représentants du vieux-grec. En revanche, l'équivalent n'existe pas encore pour le livre I. Le texte antiochien a été procuré il y a vingt ans par Fernandez Marcos et Busto Saiz (1996).

Dans cette journée d'études, inscrite dans le projet francophone « Bible d'Alexandrie », on prêtera attention à la tradition textuelle grecque et à ses filles, aux influences réciproques entre les livres des Règnes et ceux des Paralipomènes, ainsi qu'aux interprétations iconographiques et littéraires grecques et latines.
Publié le  4 mai 2017
Mis à jour le  18 mai 2017